Page 24 - AFLD - Rapport d'activité 2019
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UNE POLITIQUE DE CONTRÔLE ANTIDOPAGE RÉNOVÉE : UN ATOUT POUR LE SPORT FRANÇAIS
 DONNER CONFIANCE EN L’EXCELLENCE
Il est bien connu que l’un des objets essentiels du programme de contrôle de l’AFLD est la détection des fraudeurs dans une finalité répressive et dissuasive.
Toutefois, ce programme remplit d’autres fonctions, tout aussi importantes pour le sport et les sportifs de haut niveau.
Tout d’abord, il s’agit bien sûr de protéger l’intégrité des compétitions et donc les droits des sportifs propres, ainsi que ceux des organisations sportives concernées, des sponsors, des diffuseurs, etc. Cela est réalisé certes en dissuadant et en écartant les tricheurs, mais également en responsabilisant les sportifs qui pourraient violer les règles par igno- rance ou négligence et ainsi fausser les résultats d’une compétition.
Il s’agit également de jouer un rôle de garant pour les performances réalisées. Cette garantie n’est bien sûr pas absolue, mais un programme antidopage indépendant, robuste et transparent est incontournable pour s’assurer avec un degré de confiance suffisant que les règles soient respectées.
Cela permet de conforter la reconnaissance à laquelle ont droit nos champions, de renforcer la confiance du public et son adhésion aux grands événements sportifs et de préserver la valeur économique de ces derniers.
L’enjeu est aussi de donner les gages légitimement attendus par les autres nations lorsque nos sportifs participent aux compétitions internationales. Quelle que soit la confiance qu’on peut avoir dans tel ou tel sportif de très haut niveau, il ne serait pas accep- table pour nos partenaires étrangers que celui-ci affronte leurs athlètes sans avoir fait l’objet d’un suivi dans le cadre d’un programme conforme aux normes internationales.
De son côté, la France peut être d’autant plus exi- geante à l’égard des autres qu’elle est elle-même exemplaire.
L’AFLD endosse l’ensemble de ces responsabilités et en tient compte dans l’élaboration de son plan de contrôle, fondé sur une méthodologie rigoureuse et conforme aux meilleures pratiques.
Le département des contrôles s’appuie ainsi sur une analyse du risque de dopage par sport, prenant en compte la place de chaque discipline dans le
paysage français et international, afin de prioriser l’allocation de ressources limitées.
La plus grande part des 8 000 prélèvements environ que l’Agence est en mesure de réaliser annuellement, contre plus de 14 000 au Royaume- Uni, est consacrée aux sportifs de niveau national et international, tous listés « haut niveau » ou professionnels.
Pour concilier les différents objectifs qui leur sont assignés, les contrôles répondent aussi bien à une logique de suivi, en particulier dans les phases de préparation aux échéances les plus importantes dans la discipline considérée, qu’à un ciblage plus précis en fonction de l’analyse des performances, des renseignements collectés ou des indications du passeport biologique.
Dans tous les cas, les missions peuvent se dérou- ler à l’étranger, grâce aux nouvelles dispositions entrées en vigueur le 1er mars 2019.
À l’évidence, cette stratégie a influé sensiblement sur les statistiques annuelles. Bien loin des chiffres très élevés qu’affichait l’AFLD dans le paysage mondial de l’antidopage lorsqu’elle visait majoritairement le monde sportif amateur, la phy- sionomie des résultats d’analyses anormaux (RAA) enregistrés en 2019 s’aligne sur celle des grands pays occidentaux dont l’ADN sportif se compare à celui de l’AFLD. On observe ainsi une diminution significative des RAA, dont le nombre est passé de 134 en 2018 à 65 en 2019.
Cette décroissance s’explique aisément. Le nombre de RAA dépend très largement des sports et du niveau des sportifs contrôlés. On relèvera ainsi qu’en 2019, le nombre infime de contrôles effec- tués sur des sportifs amateurs pratiquant certaines disciplines dites « à risques », tel que le culturisme (38 RAA en 2017, 9 en 2018, 2 en 2019) a impacté sensiblement la courbe des résultats.
Il faut également souligner qu’un RAA n’implique pas forcément une violation des règles antidopage et tous ne débouchent donc pas sur une procédure disciplinaire ou une sanction. C’est notamment le cas lorsque le sportif dispose d’une AUT (autorisa- tion d’usage à des fins thérapeutiques), y compris à titre rétroactif. Inversement, certaines violations poursuivies ne font pas suite à un « contrôle positif », comme les soustractions ou les manquements aux obligations de localisation.
  AU SERVICE DU SPORT
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