Page 40 - AFLD - Rapport d'activité 2019
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 AU SERVICE DU SPORT
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  QUESTIONS À
ÉLISABETH ÉLÉFANT, PROFESSEUR DE MÉDECINE
La commission des sanctions dispose-t-elle des données scientifiques nécessaires pour se prononcer sur les dossiers qui lui sont soumis, qu’il s’agisse des éléments médicaux produits par les sportifs ou des données qui peuvent être mises à votre disposition par
le laboratoire de Chatenay-Malabry ?
La qualité des données fournies par le laboratoire de Chatenay-Malabry me semble exemplaire. Quant aux éléments médicaux fournis par les sportifs eux-mêmes, il est difficile d’estimer leur qualité d’une manière générale tant les situations peuvent être variées et complexes. Cependant, il est tout à fait perceptible qu’ils sont encouragés à transmettre tous les éléments médicaux en leur possession qui permettraient à la commission d’examiner leur cas particulier dans les meilleures conditions.
Le médecin que vous êtes s’inquiète-t-il de l’usage de certaines substances par certains sportifs et des conditions
dans lesquelles elles sont utilisées (automédication par exemple) ?
Il est tout à fait clair que l’abus de substances, quelles qu’elles soient, est assez frappant dans les dossiers que nous examinons. Non seulement des substances dites « récréatives », mais aussi des médicaments dont le mauvais usage, à commencer par
l’automédication, n’épargne pas les sportifs. Deux choses m’ont frappée. L’usage par certains sportifs de substances puissantes ou de cocktails (anabolisants, hormones, corticoïdes...) sur des périodes souvent prolongées, au risque de conséquences médicales qui peuvent être sévères. Par ailleurs, un manque global d’information sur les médicaments que certains sportifs utilisent sur prescription ou en automédi- cation (modalités de prise, durée d’action, effets secondaires, compatibilité avec une activité sportive...). D’un point de vue médical, il serait satisfaisant que le fruit du travail de la commission débouche sur des actions d’information et de communication auprès des sportifs et de leur encadrement.
D’une façon générale, quel regard portez-vous aujourd’hui sur l’activité de la commission des sanctions ?
La composition multidisciplinaire de la com- mission permet une vision large et équilibrée de chaque dossier examiné, et les moyens mis à disposition des sportifs pour s’exprimer en amont et pendant les séances me semblent parfaitement respectés. Ces éléments réunis conduisent à une appréciation individuelle et personnalisée du contexte de chaque sportif, ce qui m’apparaît être une des forces de cette commission.
   




















































































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