« La Cour des comptes a rendu public, ce mercredi matin, ses conclusions pour renforcer la lutte contre le dopage en vue des Jeux olympiques et paralympiques en France en 2024. Elles sont le fruit d’un contrôle portant sur les années 2014 à 2019 et comportent des recommandations qui, pour l’essentiel, ont déjà été mises en œuvre. Elle nous encourage donc dans la poursuite de la transformation de l’Agence.

Des échos de presse ont fait état de données inexactes issues d’un rapport provisoire de la Cour et qui n’ont finalement pas été reprises dans la version définitive. Cette publication regrettable a alimenté des attaques personnelles reposant sur une approche partiale et partielle qui détourne de la question principale : quelle efficacité pour la politique antidopage ?

A la lecture des conclusions de la Cour, l’AFLD se reconnait pleinement dans les recommandations formulées :

  • Améliorer la compétitivité du laboratoire national
  • Mieux cibler les actions de contrôle et de prévention sur les sportifs de haut niveau
  • Rendre plus efficaces les moyens de lutte contre le dopage en facilitant la communication d’informations entre services impliqués dans la lutte contre les trafics de substances dopantes et en étendant les pouvoirs d’enquête autonomes de l’AFLD

Des investissements importants, soutenus par l’Etat, ont permis d’améliorer encore le fonctionnement du laboratoire de Châtenay-Malabry et de maintenir son niveau d’excellence en tant que laboratoire accrédité par l’Agence mondiale antidopage (AMA). Il dispose d’une expertise et de compétences humaines qui lui permettent, depuis ces dernières années, de gagner progressivement des parts de marché au niveau international.

Le recentrage sur le haut-niveau en termes de contrôle et d’éducation correspond également à une exigence de l’AMA. Cette réorientation se traduit dans les faits pour l’AFLD depuis plusieurs années. En 2020, 81 % des contrôles ont ainsi porté sur des sportifs de niveau national et international alors qu’avant 2017, leur part était de l’ordre de 30 %. Cette évolution se ressent également sur les procédures disciplinaires : les violations constatées les années précédentes ont conduit en 2020 l’AFLD à infliger des sanctions à 6 sportifs de haut niveau ou professionnels sur les 77 prononcées alors que parmi les 41 procédures ouvertes en 2020,  17 portaient sur des sportifs de haut niveau ou professionnels.

Enfin, les pouvoirs d’enquête et les possibilités de coopération avec les services de l’Etat ont été renforcés par la récente ordonnance du 21 avril dernier qui est le fruit d’un intense travail législatif. Les enquêteurs de l’Agence pourront bientôt convoquer des personnes, procéder à des visites de locaux professionnels ou, avec l’autorisation d’un juge, de domicile, recourir à une identité d’emprunt ou procéder à des « coups d’achat ». La circulation de renseignements utiles sera facilitée en autorisant la communication d’informations couvertes par le secret professionnel. Il y a donc une complémentarité qui se crée entre les différents services enquêteurs (AFLD, gendarmerie, police, douanes, etc.) chargés de lutter contre le dopage. Cette évolution sera finalisée par l’adoption d’un décret en cours d’élaboration qui doit être publié cet été.

Ainsi renforcée, la lutte antidopage en France dispose désormais d’un cadre juridique à la hauteur des « enjeux éthiques et de réputation » liés au JOP de Paris 2024 qu’a évoqués la Cour. La transformation de l’Agence doit se poursuivre dans les directions souhaitées par la Cour et partagées par l’AFLD. La réussite de cette ambition repose aussi sur l’obtention des moyens suffisants pour mener à bien cette mission en faveur du sport propre. »

Dominique Laurent, présidente de l’Agence française de lutte contre le dopage