Paris, le 10 décembre 2020

 Le « Rodchenkov Act », promulgué récemment par le Président des Etats-Unis, permet à la justice américaine de poursuivre, par la voie de l’extraterritorialité, certaines infractions en lien avec le  dopage mettant en cause des intérêts américains, même si elles ont été commises à l’étranger par des ressortissants d’autres pays.

Ce caractère extraterritorial a suscité de vifs débats au sein de la communauté antidopage, qui notamment ont porté sur le risque de concurrence entre Etats et la question de l’articulation avec les procédures issues du Code mondial antidopage. Dans ce contexte, l’AFLD souhaite réaffirmer son attachement à une approche multilatérale de la lutte contre le dopage et à la coopération entre les différents acteurs de cette lutte.

En effet, c’est l’un des acquis principaux de la période récente que d’avoir pu mettre en place, sur le fondement de la convention internationale contre le dopage dans le sport, un régulateur global, une réglementation harmonisée et une action coordonnée.

La voie du progrès passe par un approfondissement de ce processus et un renforcement du dispositif actuel, qui reposent largement sur une Agence mondiale antidopage forte et indépendante mais exigent surtout l’adhésion et l’engagement de l’ensemble des parties prenantes.

La répression pénale, qui relève par essence des autorités publiques nationales, a certes un rôle essentiel à jouer, en particulier lorsque sont en cause des faits relevant de la criminalité organisée. Mais elle sera d’autant plus efficace qu’elle viendra s’inscrire dans une démarche de coopération internationale et de complémentarité avec les autres voies d’action.

L’Agence souligne enfin la nécessité fondamentale de la protection des lanceurs d’alerte, qui doit être prise en compte par la législation pénale, et souhaite qu’une vigilance générale s’exerce afin que cette protection ne soit pas remise en cause.

 


 

Dominique Laurent, Présidente de l’AFLD, déclare : « Nous avons besoin pour être efficaces que les Etats et le mouvement sportif continuent de soutenir le développement du système antidopage global, placé sous la responsabilité d’une Agence mondiale antidopage forte et indépendante. »