L’année 2024 n’a pas été seulement l’aboutissement d’une montée en puissance pour l’AFLD mais aussi le seuil d’une nouvelle étape : faire de l’héritage olympique et paralympique un acquis pour le sport français. La lutte contre le dopage a ainsi bénéficié en France d’une large remise à niveau que la préparation des Jeux de Paris a accélérée et amplifiée.
Le nombre de prélèvements a augmenté de 50 % entre 2018 et 2024 pour établir un nouveau record l’an dernier avec 12 346 échantillons collectés dans le cadre du programme de contrôles de l’Agence (en dehors des prestations réalisées pour d’autres organisations antidopage). Dans le même temps, les actions d’éducation et de sensibilisation menées par le réseau de 185 éducateurs formés et agréés ont rassemblé plus de 10 000 sportifs et personnels d’encadrement sportif, technique et médical sur l’ensemble du territoire.
L’efficacité d’un programme antidopage ne peut cependant pas se mesurer à l’aune du seul nombre de prélèvements et de tests « positifs ». En complément des contrôles, les investigations sont ainsi devenues une activité à part entière de l’AFLD grâce à l’octroi en 2021 de pouvoirs d’enquête parmi les plus fournis de la communauté antidopage mondiale. Une cinquantaine d’enquêtes ont été ouvertes depuis 4 ans dont un tiers avait une dimension internationale (sportifs étrangers, collaboration avec une autre organisation antidopage, faits en lien avec un autre pays…).
La lutte antidopage ne connaît par essence pas de frontières et l’AFLD entend maintenir son niveau d’exigence pour prendre toute sa part dans ce combat global contre les tricheurs. 22 % des prélèvements collectés en France en 2024 ont ainsi concerné des sportifs étrangers évoluant dans nos championnats de sport collectif, dans des compétitions privées comme celles de MMA ou encore parmi les délégations étrangères en stage sur le territoire, avant ou après les Jeux de Paris 2024.
L’AFLD compte poursuivre sa contribution à la lutte antidopage mondiale, en défendant une régulation et une harmonisation fortes dans l’intérêt de l’équité sportive. Les « enhanced games » font peser une nouvelle menace dans l’ordre sportif en promouvant un sport-spectacle indifférent à la santé des participants. En réaction aux angles morts de la régulation actuelle, le modèle français de l’antidopage peut constituer un modèle crédible, celui d’un système traitant sportifs de haut-niveau comme amateurs, fondé sur une organisation nationale antidopage dotée d’une compétence sportive universelle sur son territoire et disposant de prérogatives d’investigation réelles. Fidèle à cette ambition, le projet de loi pour l’organisation des Jeux des Alpes 2030, examiné par le Sénat, renforce encore les pouvoirs d’enquête de l’AFLD et son accès indispensable aux données sportives.
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