L’Agence a signé un accord de coopération avec l’Organisation nationale antidopage du Sénégal (ONADS) à l’occasion de la venue à Paris de Oulimata Goudiaby, secrétaire générale de l’ONADS, et en prévision des 4e Jeux Olympiques de la Jeunesse d’été qui se tiendront à Dakar à l’automne 2026.

Oulimata Goudiaby, secrétaire générale de l’ONADS, et Béatrice Bourgeois, présidente de l’AFLD.

Madame Goudiaby, pourriez-vous nous résumer votre parcours professionnel ?

Je suis juriste de formation en droit public et en droit international. J’ai rejoint le ministère sénégalais des Sports en qualité d’inspectrice de la Jeunesse et des Sports. J’ai commencé à travailler pour la lutte antidopage en 2011 et j’ai été nommée secrétaire générale de l’agence antidopage sénégalaise en 2014.

Comment s’organise l’Organisation nationale antidopage du Sénégal (ONADS) ?

L’organisation a été créée en 2011 par arrêté du ministre des Sports sur instruction de l’Agence mondiale antidopage. Dans cet arrêté portant création et fonctionnement de l’ONADS, il y a un bureau dirigé par un président et quatre commissions spécialisées pour les contrôles, l’éducation, les demandes d’autorisations d’usage à des fins thérapeutiques (AUT) et la gestion des résultats. La plupart des présidents de commission sont des médecins. Les autres membres de l’ONADS sont d’anciens sportifs, des professeurs d’EPS ou des membres des fédérations sportives nationales. Notre organisation ne compte aucun salarié mais nous sommes une quarantaine à y travailler à temps partiel de façon bénévole. Je suis moi-même cheffe de service régionale pour le ministère des Sports.

Quelles sont les spécificités de la lutte antidopage au Sénégal ?

Au Sénégal, le sport n°1 est naturellement le football. Ensuite vient la lutte qui est un sport très populaire et qui englobe plusieurs disciplines : la lutte traditionnelle, la lutte olympique et la lutte avec frappe. C’est le sport où le risque de dopage est le plus élevé car c’est le plus rémunérateur. Nous réalisons des contrôles mais aussi des actions d’éducation. Celles-ci commencent d’ailleurs à porter leurs fruits car la fédération de lutte fait de plus en plus appel à l’ONADS pour organiser des sessions de sensibilisation et formation contre le dopage. Nous surveillons aussi en priorité la boxe, l’athlétisme, la natation et le basket. En 2025, nous avons prévu une centaine de contrôles, tous concentrés sur le haut niveau, ce qui est trois plus que les années précédentes…

Quels sont les défis à relever en matière d’antidopage au Sénégal ?

Nous souhaitons profiter de l’organisation par le Sénégal des Jeux olympiques de la Jeunesse en 2026 pour grandir et monter en puissance, sur le modèle de ce que l’AFLD a mis en place en prévision des Jeux de Paris 2024. L’AFLD nous a montré que la préparation d’un événement d’envergure comme les JO est la meilleure école pour se mettre à niveau en matière de contrôles, de gestion des procédures disciplinaires et d’éducation. C’est l’objectif de l’accord de coopération que l’ONADS a signé avec l’AFLD. L’ONADS est encore une petite organisation nationale antidopage et elle souhaiterait profiter de l’expérience de l’AFLD pour se développer.