L’Agence mondiale antidopage (AMA) a publié, le 29 septembre dernier, sur son site Internet la liste des substances et méthodes interdites 2018.

Celle-ci sera officiellement introduite dans le droit français par voie de décret dans le courant du mois de décembre 2017 et entrera en vigueur le 1er janvier 2018.

Vous trouverez ci-dessous les principales modifications que l’AMA y a apportées.

Les informations ci-dessous n’ont pas vocation à être exhaustives ; seules les nouveautés par rapport à la liste 2017 y sont évoquées.

 

  • S1. Agents anabolisants :

Deux nouvelles substances ont été ajoutées dans la catégorie des modulateurs sélectifs des récepteurs aux androgènes (SARM) : le LGD-4033 (Ligandrol) et le RAD-140 (Testolone).

 

  • S2. Hormones peptidiques, facteurs de croissance, substances apparentées :

– Section 2.2.1. Facteurs de libération de la Gonadotrophine chorionique (et de la LH).

La desloréline, la goséréline, la nafaréline et la triptoréline ont été ajoutées comme nouveaux exemples de telles substances.

– Section 2.2.3. GH, ses fragments et ses facteurs de libération.

Les fragments de l’hormone de croissance ont été inclus : par exemple AOD-9604 et 176-191

Des analogues de la GHRH ont été ajoutés : CJC-1293. Un autre exemple de sécrétagogue de l’hormone de croissance a été ajouté, la tabimoréline.

Autres exemples de peptides libérateurs de la GH (GHRPs) : GHRP-1, -3, -4, et -5.

– Section 2.3. Facteurs de croissance.

La thymosine-ß4 et ses dérivés, par ex. TB-500, ont été ajoutés comme exemples de facteurs de croissance interdits.

Cobalt : il est rappelé que la vitamine B12, qui contient du cobalt, n’est pas interdite.

 

  • S3. b2-agonistes :

Les protocoles de prescription du salbutamol ont été révisés pour préciser que des doses fractionnées de salbutamol ne devraient pas excéder 800 microgrammes au cours d’une période de 12 heures.

 

Le tulobutérol (non commercialisé en France) a été ajouté comme exemple de ß2-agoniste interdit.

 

  • S4. Modulateurs hormonaux et métaboliques :

Le SR9009, un agoniste Rev-Erb-?, a été ajouté comme exemple d’activateur de la protéine kinase activée par l’AMP (AMPK) (effets biologiques similaires à ceux de l’AICAR).

 

  • S5. Diurétiques et agents masquants :

Compte tenu de l’état des connaissances scientifiques acquises depuis 2012, les effets potentiels du glycérol sur les paramètres du passeport biologique de l’athlète (ABP), sont maintenant considérés comme mineurs. Par conséquent, le glycérol a été retiré de la Liste des interdictions.

 

  • M2. Manipulations chimiques et physiques :

Le volume et la durée autorisés des injections intraveineuses ont été modifiés pour passer d’infusions/injections de moins de 50 mL par période de 6 heures, à des infusions/injections de moins de 100 mL au total, par périodes de 12 heures. Il s’agit là de permettre une plus grande flexibilité pour l’administration en toute sécurité de substances thérapeutiques non interdites (par ex., dans le cadre d’une supplémentations en fer).

 

  • M3. Dopage génétique :

Afin de prendre en considération les technologies les plus actuelles de manipulation des gènes, certaines définitions ont été ajustées. De manière plus claire, sont maintenant interdites les utilisations :

  1. de polymères d’acides nucléiques ou d’analogues d’acides nucléiques ;
  2. d’agents d’édition génomique conçus pour modifier les séquences génomiques et/ou la régulation transcriptionnelle ou épigénétique de l’expression des gènes ;
  3. de cellules normales ou génétiquement modifiées.

 

  • S8. Cannabinoïdes :

Le sous-groupe des Cannabimimétiques (par ex. “Spice, JWH-018, JWH-073, HU210”) a vu son appellation modifiée en « Cannabinoïdes synthétiques » (par ex. ?9-tétrahydrocannabinol (THC)) et autres cannabimimétiques).

Les cannabinoïdes synthétiques sont l’une des principales classes de nouvelles substances psychoactives qui inclut constamment de nouvelles drogues. Les substances citées plus haut continuent d’être interdites, mais elles sont actuellement moins utilisées. L’expression générique « autres cannabimimétiques » a remplacé ces exemples.

Le cannabidiol n’est plus interdit. Le cannabidiol synthétique ne contient aucune substance cannabimimétique ; cependant, le cannabidiol extrait des plants de cannabis, peut également contenir des concentrations variables de THC, qui reste une substance interdite.

 

  • S9. Glucocorticoïdes :

Des exemples de glucocorticoïdes couramment utilisés ont été ajoutés pour plus de clarté.

Incluant sans s’y limiter :

– Bétaméthasone ;

– Budésonide ;

– Cortisone ;

– Deflazacor t;

– Dexaméthasone ;

– Fluticasone ;

– Hydrocortisone ;

– Méthylprednisolone ;

– Prednisolone ;

– Prednisone ;

– Triamcinolone.

 

  • P1. Alcool :

Après un examen attentif et une consultation approfondie, l’alcool a été retiré de la Liste des interdictions. Le but de ce changement n’est pas de compromettre l’intégrité ou la sécurité des sports où l’alcool est une préoccupation, mais plutôt d’appuyer la mise en oeuvre de moyens différents d’imposer des interdictions de consommation d’alcool dans ces sports.

Les quatre Fédérations Internationales (FI) concernées par ce changement ont été informées suffisamment à l’avance afin de modifier leurs règles et de mettre en place des protocoles pour tester la consommation d’alcool et sanctionner de manière adéquate les athlètes qui ne respectent pas les règles de leur sport. Le contrôle du processus donnera aux FI plus de flexibilité individuelle dans l’application des règles ou des seuils.

Les organisations nationales antidopage ne seront plus obligées de réaliser des contrôles, mais pourront aider les FI et les fédérations nationales si besoin.

 

  • Programme de surveillance :

Les substances suivantes ont été ajoutées :

– 2-éthylsulfanyl-1H-benzimidazole (bémitil) : surveillance En et Hors compétition

– Hydrocodone : surveillance En compétition

– La mitragynine et le telmisartan ont été retirés du programme de surveillance car les informations attendues ont été obtenues.


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