L’AFLD organise depuis novembre dernier des formations d’éducateurs antidopage pour mieux transmettre les valeurs du sport propre dans les fédérations, les clubs ou encore les centres de formation. Retours d’expérience issus des trois premières sessions de formation.

Le Code mondial antidopage 2021 a confié aux agences nationales antidopage de nouvelles responsabilités en matière d’éducation des sportifs et de leur encadrement. Les agences ont notamment la charge de désigner des éducateurs antidopage dont le rôle sera de dispenser des actions d’éducation auprès des sportifs mais aussi de leur personnel d’encadrement (entraîneurs, personnel médical et paramédical, parents, etc.).

L’objectif général de l’éducation à l’antidopage est de tout mettre en œuvre pour que le premier contact d’un sportif avec la lutte contre le dopage passe par une sensibilisation ou une formation plutôt qu’un contrôle antidopage. Dans cette perspective, les éducateurs antidopage seront les « chevilles ouvrières » à même de diffuser les messages les plus adaptés et mettront ainsi en œuvre le programme annuel d’éducation de l’Agence.

« Les éducateurs seront nos interlocuteurs privilégiés pour sensibiliser nos publics aux valeurs d’intégrité, de respect et de protection de la santé et les former aux règles antidopage afin de développer une véritable culture du sport propre en France » explique Dominique Laurent, la présidente de l’AFLD.

L’AFLD a fait le choix de délivrer un agrément d’éducateur antidopage à l’issue d’une formation en ligne et d’une formation en présentiel de deux jours. Les formations ont débuté en novembre 2021 et plus d’une vingtaine d’éducateurs ont déjà été agréés par l’Agence.

Voici le retour d’expérience de quelques-uns de ces « premiers de cordée ».

 

Victor Paquet, chargé de mission réseau à Provale

« Après ma carrière de rugbyman professionnel, j’ai rejoint le syndicat Provale pour partager mon expérience avec les joueurs et notamment avec les jeunes des centres de formation. Nous leur organisons régulièrement des réunions d’information pour les sensibiliser aux aspects extra sportifs de leur carrière comme les paris sportifs, les questions d’assurance et bien sûr la réglementation antidopage. La formation d’éducateurs antidopage m’a permis de mettre à niveau et d’élargir mes connaissances avec des cas concrets pour mieux les transmettre dans les clubs. Les joueurs ne doivent jamais oublier qu’ils sont les premiers responsables si on retrouve une substance interdite dans leur organisme, même si elle est issue d’un complément alimentaire. »

 

Isabelle Dounias, infirmière à l’INSEP

« En tant qu’infirmière au département médical de l’INSEP, je suis souvent sollicitée sur les procédures antidopage. La formation d’éducateur m’a donné de multiples clés pédagogiques pour être capable d’adapter mes réponses en fonction de mes nombreux interlocuteurs. A l’INSEP, les publics sont en effet très variés (sportifs, entraîneurs, médecins…) et le temps manque parfois pour faire passer nos messages de prévention. Encore plus qu’avant, je vais axer mes actions d’éducation sur les notions d’exemplarité et sur l’importance de ne pas mettre son intégrité physique et mentale en danger. Attention à l’automédication ! »

 

Anne Templet, responsable de l’unité internat des mineurs à l’INSEP

« L’un de nos objectifs à l’INSEP est de faire en sorte que nos pensionnaires deviennent à la fois des sportifs bien dans leurs baskets et des citoyens responsables. L’éducation à l’antidopage contribue à la construction de ces deux facettes et c’est pourquoi la formation d’éducateur m’a été très utile pour préparer nos futures séances d’éducation. L’antidopage, ce n’est pas seulement expliquer quelles substances sont interdites, c’est plus largement défendre le sport propre. Ce sont des valeurs d’écoute et de respect, des règles et des autres, qui dépassent le simple cadre sportif et qui vont les accompagner toute leur vie ».

 

Benoît Sibiet, entraîneur à la Fédération française des sports de glace (FFSG)

« Je suis entraîneur de patinage artistique et synchronisé au club de Besançon depuis 15 ans et je n’avais pas eu de formation à l’antidopage depuis la préparation de mon diplôme d’Etat. J’ai donc candidaté tout de suite quand la FFSG nous a proposé de suivre une formation d’éducateur antidopage dispensée par l’AFLD. Pendant deux jours, j’ai pu me remettre à niveau sur de nombreux pans de la réglementation comme le déroulement d’un contrôle ou les risques liés à la prise de compléments alimentaires. Des informations indispensables qui vont notamment nous servir à actualiser les modules de formation continue des entraîneurs à la FFSG ».

 

Emmanuel Orhant, directeur médical de la Fédération française de football (FFF)

« D’abord médecin à la fédération française d’aviron puis dans des clubs de football professionnels, je suis devenu directeur médical au niveau fédéral en 2017. Après avoir relayé sur le terrain les messages de l’AFLD, j’interviens désormais plus en amont pour accompagner l’Agence dans la préparation de ses actions. La formation d’éducateur antidopage m’a donné une vision plus claire de l’AFLD et de son organisation en identifiant bien les compétences de chaque département. Je suis aussi plus serein pour améliorer la pédagogie de nos propres séances de formation à l’antidopage vis à vis des joueurs et des encadrants. »